Shut Hell

Sur les traces de ses ancêtres

Bonjour à tous ! En ce moment, le marché français se remplie énormément d’œuvre réédité ou qui n’ont pas pu obtenir leur chance chez nous au temps de leur sortie. Aujourd’hui, je vais vous parler d’une de ces œuvres. Au contexte historique passionnant mêlé à des twist temporels aux allures surnaturelles, laissez-moi vous parler du merveilleux manga Shut Hell !

Présentation

Shut Hell est un manga dessiné et scénarisé par Yu Ito de 2008 à 2017 dans le Weekly Big Comic Spirit (Ao Ashi, Jagaaan, …) jusqu’en 2010 pour continuer sa sérialisation dans le Monthly Big Comic Spirit (Après la pluie, Keep Your Hands Off Eizouken!, …) jusqu’à sa fin en 2017. Sous l’éditeur Shogakukan, ce sont 14 volumes qui viennent retracer 9 années de sérialisation.

« C’est bien toi, Shut Hell ?! »

L’histoire se déroule au début du XIIIe siècle. Gengis Khan a uni les clans mongols et renforce ses armées pour mettre fin à la Dynastie des Xia occidentaux. Seule survivante d’une unité massacrée par les hommes dirigés par le général mongol Harabal, une guerrière sanguinaire du nom de Shut Hell sème la terreur au sein de l’armée mongole, pourtant connue pour son invincibilité.
Elle va accompagner Yurul, un prince mongol qui fuit sa famille pour préserver une collection vitale d’écrits, afin d’avoir une chance de tuer Harabal.

Malgré un succès qui vaudra à sa mangaka le prix du nouvel artiste lors du 16e Prix culturel Osamu Tezuka en 2012, Shut Hell ne connaître aucune adaptation animé depuis sa création.

Note de l’éditeur (Panini Manga) :
« Yu Itô, l’autrice d’Ookami Rise, est de retour dans notre catalogue avec sa première longue série Shut Hell (meilleur espoir du 16ème prix culturel Osamu Tezuka) qui s’est achevée au Japon en 2017. Dans ce manga doté d’un contexte historique original, Yu Itô mêle habilement action et fantastique pour livrer un propos universel sur l’importance de préserver la culture et l’héritage de tous les peuples. »

Mon avis sur l’œuvre

Shut Hell est un manga que j’ai commencé par pure curiosité. Fort d’une bonne critique et de visuelles aguicheurs grâce à la bonne promotion des éditions Panini Manga, ce n’était qu’une question de temps avant que je ne cède. Finalement, avec la venue de la mangaka pour la Japan Expo 2023 et ainsi la possibilité d’obtenir une dédicace, je pris la totalité des tomes disponibles jusqu’ici, emportant également une belle signature ! Une fois rentré, je ne perdis pas de temps avant de dévorer le début de ce récit. Bien loin de ce à quoi je m’attendais, j’ai été très agréablement surpris par le celui-ci. L’aspect fantastique ajouté à un contexte historique réel est un mélange que je trouve toujours excellent quand il est maitrisé. Heureusement, c’est bel et bien le cas de Shut Hell, à tel point que je souhaiterai voir cette pointe de fantastique et de voyage entre époques apparaître plus fréquemment.

Comme j’ai commencé à en parler, Shut Hell est un récit sur deux plans d’existence : une dimension historique réel avec l’unification des clans mongols par Gengis Khan au XIIIe siècle, mais également une dimension fantastique avec un personnage principal de note époque, se retrouvant soudainement dans le corps de sa supposée ancêtre : Shut Hell. Bien que ce parti-pris fut quelque peu déroutant au début, force est de constater que celui-ci apporte une plus-value intéressante à l’histoire. Nous aurions pu seulement suivre Shut Hell et sa folie découper ses ennemis en aidant Yurul, mais l’apparition spirituel de sa descendance en son sein va l’obliger à évoluer dans un corps qui n’avait jusqu’alors plus rien à prouver. De plus, cela place le héros au même rang que le lecteur : un personnage extérieure à ce contexte historique, qui a tout à apprendre des différents personnages et de l’époque.

Finalement, Shut Hell se révèle être un récit très riche mais également très imaginatif. La vulgarisation d’un contexte historique connu de peu de monde, couplé à la trame scénaristique très inventive que nous offre la mangaka, cette œuvre est une véritable réussite dans les valeurs transmises et l’histoire qu’elle souhaite raconter par le biais de ses personnages. Bien évidemment, cette réussite passe par un autre facteur déterminant, que je vais m’empresser de vous développer : ces dessins et son style visuel.

Shut Hell est un récit violent, rude et, surtout, très sanguinaire. La guerre, les meurtres et la menace sont monnaie courante. Bien que l’espoir et la protection des richesses culturelles soient parmi les thèmes clés de l’œuvre, celle-ci reste assez explicite sur son contexte à l’opposée de ses valeurs. Ainsi, je trouve ça impressionnant à quel point le trait de Yu Ito s’accorde parfaitement avec ce qu’elle souhaite raconter. Les dessins sont souvent sanguins, à la limite du brouillon, avec une clarté d’action admirable malgré un style qui se veut le plus sauvage possible. C’est un trait correspondant parfaitement à son héroïne, une véritable bête de champ de bataille, démembrant pièce par pièce chaque ennemis sur son chemin, peut importe la manière.

Au-delà, les décors et lieu d’actions sont sublimes. chaque lieu à le droit à sa double page de présentation, avec détails à foison. De plus, l’effort fait aux chara-design des personnages est remarquable également. Ce n’est pas pour rien que Yu Ito fut responsable des chara-design de la série animée Iron-Blooded Orphans (oui, il fallait que je le place). Celle-ci à un véritable sens du détails pour rendre chacun de ses personnages uniques visuellement et très identifiable à leur caractère. Une nouvelle fois, le chara-design de l’héroïne Shut Hell s’accorde parfaitement à son caractère, et il en va de même pour de nombreux personnages du manga.

Enfin, admirez-moi ces pages couleurs. Le mélange de couleurs et le sens du détails présent dans chacune d’entre elle est phénoménal. La couleur est diluée à travers le décor (en particulier les parties flottantes comme les cheveux ou les capes), lui-même très porté vers le jaune et l’orange, rappelant forcément les couleurs du sable. Shut Hell étant un récit se passant majoritairement dans des zones « désertiques », le choix de ses couleurs n’est pas anodin. Ceux-ci propose une véritable immersion dans l’histoire.

En définitif, les dessins de Shut Hell sont à l’image de son manga. C’est souvent le cas, mais je trouve que ça l’est encore plus ici. Je pense que le manga perdrait réellement de son identité sous un autre trait, il était ainsi important pour moi de le souligner. Monde cruelle et sanguinaire, mais néanmoins porteur d’espoir !

Conclusion

Passionnant à bien des égards, Shut Hell est clairement une sortie de 2023 valant le détour. Fort d’un récit hybride entre réalisme et imaginaire, ce manga sait, à travers son histoire, rendre hommage à une période peu connu de chez nous tout en nous passionnant à travers sa quête. Si vous aimez les manga historique avec des combats sanguins, des contextes politiques et des personnages charismatique, Shut Hell est fait pour vous !

En France, vous pouvez retrouvez les 5 premiers tomes chez les éditions Panini Manga, dont le 6ème est prévu pour début novembre 2023. Pour rappel, la série est terminé au Japon avec 14 tomes à son actif.

À bientôt pour de nouveaux articles !

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